• Synthèse des échanges lors de la journée du 14 octobre 2014

    Pour l’Église la situation des personnes séparées ou divorcées est une préoccupation. Le synode sur la famille montre l’attention du pape pour les enfants de Dieu qui disent leur souffrance.

    La pastorale des familles du diocèse propose des rencontres en secteur. Il faut tenir compte, dans ces groupes, des situations des personnes de façon à permettre des groupes homogènes.

    Sur le secteur de Nancy Est, une première réunion se profile. Il conviendra que ce(s) groupe(s), en fonction des attentes ou des affinités de chacun, se forme(nt). Chaque groupe alors prendra ses marques. Le but est de permettre un lieu de partage pour choisir la vie.

    C’est en lien avec un temps de prières, c’est un temps d’Église.

    Les choix que je suis amené à faire aujourd'hui

    - chaque jour, j'essaie de vivre quelque chose

    - apprendre à accueillir l'imprévu de Dieu

    - c'est à partir de ma souffrance à ne pas avoir été écoutée que j'écoute les autres

    - je témoigne de la présence aimante du Christ dans ma mission à l'aumônerie des hôpitaux

    - refaire des liens

    - accepter la solitude

    - réajuster les choix professionnels

    - accepter de se laisser dépouiller (matériel et spirituel)

    - humilité de se laisser prendre en charge

    - très souvent ce sont des « non-choix » car on se laisse porter par le vent

    Les obstacles que je rencontre aujourd'hui

    - chaque divorce est un cas particulier

    - la position et le poids de l'Eglise-institution, une Église dirigée par des hommes (problème de la formation des prêtres sur ces questions). Une Église qui n'accueille pas toujours

    - le regard des autres et des chrétiens en particulier. En paroisse, les gens sont choqués, ils ne savent pas quoi faire, quoi dire

    - le poids de la religion qui empêche de partir, la peur d'être rejetée

    - le mariage à l'église est important, donc je ne m'autorise pas à aimer, à fonder un foyer

    - la culpabilité +++

    - le moteur de ma vie, c'est la peur

    - la solitude, ça pèse

    - la difficulté à s’ouvrir à l’inconnu (que représente la vie) – accepter la nouvelle donne

    Ce qui m'aide à choisir la vie

    - un temps sabbatique

    - l'importance des liens, des personnes qui soutiennent : famille-enfants et petits-enfants (à attention à ne pas leur faire porter ce que nous avons à assumer)-amis

    - la rencontre des personnes qui ont souffert mais font confiance

    - croire en l'homme, croire à l'avenir, qu'il y a une vie, que toutes les petites choses sont importantes

    - la résilience, le lâcher prise

    - l'écoute profonde de ce que l'on est en faisant abstraction du regard des autres, en s'acceptant telle que l'on est, rester ouvert, regarder - je commence à m’aimer

    - s'autoriser à redevenir soi et à reprendre le chemin, se re-personnaliser, se dire qu'on est une belle personne, qu'on est fécond, prendre soin de soi

    - les petits bonheurs

    - il y a dans l’Église ceux qui appliquent la règle et ceux qui permettent autre chose

    - l’Église a été très proche de moi, des gens m'ont vraiment accompagnée

    - le travail, notamment pour celles qui avaient arrêté pour s’occuper des enfants, qui permet de retrouver une joie de vivre, qui donne sens à la vie

    - prendre plus de temps pour soi

    La place de la foi sur ce chemin

    - la foi aide à tenir, même si on se sent coupable

    - la relation personnelle avec Dieu

    - Dieu me déroule tous les jours le tapis rouge

    - importance de la Parole de Dieu, de la prière

    - mes petites étoiles qui continuent de veiller sur moi, mes clins'Dieu

    - la certitude que Dieu veut notre bonheur

    - ce n'est pas parce que je désobéis à l’Église que je désobéis à Dieu

    - la foi aide à choisir la vie, elle est le chemin.

    - La Parole me fait vivre

    - importance du silence, l’intériorité

    - besoin de témoigner de ma foi

    - La foi est la source de la plus grande souffrance supplémentaire car il faut faire le deuil du sacrement

    - il n’y a plus qu’à centrer sa vie sur le Christ

    - après la croix il y a la résurrection sauf que là ça ne dure pas trois jours

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    Le divorce est un choc très violent, un séisme, un tsunami qui touche à l'intime de soi-même.

    On a partagé des choses profondes et ça ne peut plus fonctionner. C'est un événement dans lequel tout en soi est remué, tout est ébranlé.

    Le divorce touche

                - la vie matérielle (travail-logement-enfants-...)

                - l'équilibre psychologique (dépression-doute-dévalorisation-culpabilité)

                - la vie affective (souffrance de ne plus être aimé, de ne plus aimer-solitude)

                - la vie spirituelle (rejet-négation vs redécouverte) l’épreuve du divorce peut être l’occasion d’une redécouverte ou au contraire d’un rejet de l’Eglise

                - la vie relationnelle (Ou sont mes amis ?)

                - la vie familiale (rupture de l'acte fondateur homme/femme)

                - la vie ecclésiale (exclusion, communion)

                - l'avenir.(c’est presque une question de survie)

    Cela remet en cause mes repères, mon estime, ma confiance (en soi-en Dieu-en l'autre-en la vie).

    Il y a des voies de garage, des impasses :

                - nier l'importance du séisme du divorce y compris sur les enfants en voulant se convaincre qu’ils ont en eux de quoi rebondir

                - rejeter toute responsabilité sur l'autre

                - enfouir le mal au fond de soi-même

                - compter sur le temps pour oublier

                - se saouler d'activités pour occuper sa vie (je me cache à moi-même) et se donner l'illusion d'une vie bien pleine.

    Il faut accepter de refaire consciemment le chemin de son malheur, faire la vérité, pour s'en libérer et ouvrir l'avenir.

    Choisir la vie relève d’une décision.

     Deutéronome (30, 15-20)  

    Après 40 années d'errance dans le désert, Moïse s'adresse au peuple juste avant de prendre la décision d'entrer en terre promise.

                - référence à l'arbre de vie (Genèse)

                - Dieu se propose comme passeur mais cela nécessite de l’aimer et de le suivre, de prendre la décision de vivre le passage de la mort à la vie

                - choisir la vie.

    Je me permets de risquer, c'est un pas vers la liberté

    - risquer de partir

    - oser redevenir soi, être une belle personne, choisir un nouveau lieu de vie

    - c'est un pas vers la liberté (survie)

    - c’est faire le pari de la vie

    - tout ne dépend pas de moi mais si quelque chose doit se passer, il y a un risque à évaluer et à prendre (projet de reconstruction familiale-redéfinir le mot "mariage"

    - poser une décision qui a des incidences sur l’organisation de la vie de famille dans un contexte où elle est déjà fragilisée par le divorce

    Je me permets de dire non, c'est être fidèle à ce que je suis

    - c'est dire oui aux valeurs qui tiennent à cœur

    - c'est être fidèle à ce que l'on est : j'ai envie de choisir en lien avec ce que je suis et avec le Seigneur

    - dans le sens d'une affirmation de ce que je veux, je m'encombre moins du regard des autres ; ça permet de relativiser par rapport à la situation (travail, formation, ...)

    - à 62 ans, je veux n'être que moi et choisir ma vie, choisir ce que je veux ; oser dire non, c'est s'affirmer

    - "oui" ou "non", l’important, c’est de "se dire"

    Je me permets de prier, c'est m'écouter au plus profond de moi

    - je prends plus le temps de prier

    - visite de lieux spirituels (Sion)

    Je me permets de pardonner, c'est retrouver la paix

    - d'abord se pardonner à soi-même pour construire ce que je deviens

    - ne pas mettre tout sur le dos des autres

    Je me permets de m'exprimer, cela m'ouvre au dialogue

    Je me permets de m'émouvoir, c'est accepter que je m'habite

    Je me permets de m'occuper de moi, cela m'apprend à m'aimer


     

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    Choisir la vie n'est pas évident, cela passe par le désir de faire la vérité sur son histoire pour s'en libérer car la vérité nous rend libres (cf St Jean).

    On ne peut pas faire ce chemin seul, on a besoin d'un vis-à-vis pour sortir de nous-mêmes et qui sera un miroir et non un juge.

                > C'est le rôle des groupes de parole : ne pas être jugé, être écouté, c'est moi qui vais trouver la parole libératrice à partir de la parole de l'autre, le tout dans une confidentialité absolue.

    En divorçant, on prend une distance avec le Dieu-sécurité, protecteur, mais qui est un Dieu sur mon chemin qui vit ce que je vis, qui a quelque chose à me dire sur ce chemin.

    La grâce des sacrements ne fait pas tout. "La sur-nature ne remplace jamais la nature".

    L'Eglise a un rôle fondamental à jouer auprès des divorcés. Quand un membre du corps souffre, c'est toute l'Eglise qui souffre.

    L’existence dans l’Eglise de groupes de parole est donc fondamentale. Et elle bénéficie dans ce cadre de deux atouts importants : > se réunir en petits groupes.        > utiliser le trésor qu'est la Parole de Dieu.

    Les moments de questionnement spirituel (sens de la vie ?) de la période du divorce doivent être valorisés.

    Faire la démarche de sortir de soi, d’aller vers les autres n’est plus/pas simple. Si besoin, recourir à une aide psychologique.

    Faire le deuil d'un bonheur passe par 7 grandes étapes décrites par le père Monbourquette dans son ouvrage Aimer, perdre et grandir

    1. le choc
    2. le déni
    3. l’expression de ses émotions : colère-culpabilité-tristesse-libération
    4. les tâches liées au deuil : acceptation de la blessure, cicatrisation
    5. la découverte d'un sens à l'événement.
    6. le temps du pardon

     

    Le pardon :       l'accorder - le demander - le recevoir de l'autre

                            c'est mon affaire à moi (le pardon est un choix égoïste : j’ai besoin de me libérer de cette                           histoire)

                            pas à n'importe quel moment (le temps juridique est celui du respect mais pas encore celui du                      pardon)

                            pas de pardon sans vérité

                            une fois que tout est réglé.

    C'est souvent impossible, le Christ nous invite à nous fixer sur le fait de le recevoir.

    Il faut entrer dans le pardon, même par une toute petite porte, à l’instar de la prière du Christ en croix : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font."

    Le pardon est au cœur de Dieu. Sur la croix, Jésus n'a pas pu pardonner, il a demandé à son Père de le faire.

    Le pardon se reçoit comme un cadeau.

    Il est essentiel car Dieu se révèle comme étant la relation.

    Prendre le chemin du pardon, c'est se reformer à l'image de Dieu.

     

    1. héritage et célébration de la fin du deuil – parabole du fils prodigue

    Une nouvelle phase commence. Dieu nous ouvre à la vie.

    A la fin du travail de deuil, on se rend peut être compte qu’on n’a jamais auparavant vécu ou choisi la vie (voie qui nous est désormais ouverte).


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