• De la transmission - échos d'une causerie avec Jean-Pierre WINTER

    Cet après-midi, j'ai participé à une causerie organisée par notre dynamique bibliothèque. Occasion de rencontrer Jean-Pierre WINTER, psychanalyste et élève de Jacques Lacan, et d'échanger avec lui sur le thème de la transmission, objet de son dernier livreTransmettre (ou pas) - qui fera l'objet d'un prochain article.

    Il a également été auditionné récemment par le sénat dans le cadre de l'examen du projet de loi relatif au mariage pour tous :


    [Audition] 13/02/2013 : Jean-Pierre WINTER... par publicsenat

    Vous pouvez retrouver une des anecdotes qui ont illustré ses propos cet après-midi dans une interview accordée au journal La Croix. Ou bien écouter l'émission Les racines du ciel (France culture) du 2 décembre 2012.

    Et bien évidemment, pour aller plus loin, vous plonger dans l'ouvrage.

    La transmission concerne, comme le représente la composition du nombreux public ce jour, majoritairement les femmes (répartition de type 90 % - 10 %). Pour expliquer cette différence, au delà du fait que la parole est plus facile (innée ?) pour les femmes, Jacques Winter s'appuie sur la tradition juive. Dans laquelle le père n'est qu'un passeur vers le maître qui a la charge d'enseigner à l'enfant. Ce que transmettent les hommes relève beaucoup plus de la conscience. Le père crée les conditions d'accès au monde. Et se pose donc moins de questions sur la transmission.

    La transmission nous interroge surtout en raison des pertes, sources de blessures.

    Les idées que nous nous faisons de la transmission sont différentes de nos expériences de la transmission.

    La transmission n'est pas que de maître à élève ou de parent à enfant, mais également dans le sens ascendant. Il faut également ne pas sous-estimer la transmission horizontale (e.g. des enfants entre eux dans la cour de récréation). Il y a donc une double responsabilité dans la transmission : celle du maître, mais également celle de l'élève qui doit formuler une demande recevable (choix des termes ...).

    Les vecteurs de la transmission sont la paroles, les attitudes corporelles, le regard, le souffle - la respiration. Une grande partie de la transmission se fait d'inconsient à inconscient (de sur-moi à sur-moi).

    La question de la transmission est centrale dans la religion juive :

    • importance du "souviens-toi" dans la Bible, des transcriptions des engendrements ...)
    • puissance des mots liée à leur histoire (cf. le débat ches les sionistes sur la langue du futur Etat d'Israel : yiddisch ou hébreu, la langue sacrée)

    Beaucoup de problèmes que nous rencontrons à l'âge adulte sont liés à un usage des mots traumatiques dans la petite enfance. Il faut notamment faire attention aux usages utilitaristes de la langue. Ne pas hésiter à jouer avec les mots, introduire de la poésie, de la fantaisie ...

    Lorsque nous vieillissons, nous oublions en premier les noms qui sont en rapport avec notre noms, nos prénoms ou ceux de nos tous proches (parents, frères et soeurs, conjoints à l'exception de ceux de nos enfants). Cela est lié au fait que l'innommable et bon conceptualisable mort se rapproche de nous. Et qu'après cette dernière il ne restera de nous, au mieux, qu'un nom gravé sur une pierre.

    Il y a un lien fort entre mémoire et création.

    Marie-Aude


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