• Affaibli par une grippe, notre bon pape François n'en poursuis pas moins son travail de vérité ...

    Hier, 21 décembre, il a repris le fil de son discours mémorable sur les 15 virus spirituels de 2014, afin de proposer des remèdes.

    Après la mise en évidence des maux  dont souffre l'Eglise, l'évêque de Rome a donc proposé une liste de 12 antibiotiques "qui part d'une analyse acrostiche de la parole Miséricorde, afin qu'elle soit notre guide et notre phare" :

    1. Le caractère missionnaire et pastoral : ne pas fonctionner en cercle fermé

    « Le caractère missionnaire est ce qui rend, et montre la curie fructueuse et féconde; elle est la preuve de la vigueur, de l’efficacité et de l’authenticité de notre action », a-t-il expliqué. Ainsi, la curie ne doit pas vivre comme un organisme replié sur lui même, en cercle fermé, mais penser à ce qu'elle transmet à l'extérieur, lutter contre les contre-témoignages  qui scandalisent à l'intérieur mais aussi en dehors de l'Eglise. Ainsi, elle doit « prendre soin des brebis » et « donner sa vie pour les autres ».

    2. Aptitude et sagacité : faire preuve de professionnalisme

    « L’aptitude demande l’effort personnel d’acquérir les qualités nécessaires et requises pour exercer au mieux ses propres tâches et activités, avec l’intelligence et l’intuition. Elle s’oppose aux recommandations et aux faveurs. La sagacité est la rapidité d’esprit à comprendre et à affronter les situations avec sagesse et créativité. » On retrouve ici la lutte de François contre une certaine forme de « mondanité », le fait de céder aux sirènes du favoritisme quand pour avancer l'Eglise a besoin de professionnalisme et d'intelligence des êtres et des situations. En effet, parmi les points névralgiques de l'affaire Vatileaks dénoncés dans le livre de Nuzzi il y a l'embauche au Vatican de personnes « sur recommandation », nourrissant une forme de népotisme et de clientélisme.

    3. Spiritualité et humanité : ne pas se comporter comme des robots

    La spiritualité est « la colonne vertébrale de tout service dans l’Église et dans la vie chrétienne » et l'humanité, « ce qui nous rend différents des machines et des robots qui n’entendent pas et ne s’émeuvent pas », la capacité de savoir montrer « tendresse et familiarité, courtoisie avec tous ». En somme, spiritualité et humanité sont des remèdes aux maladies de « l'activité excessive », de « l'indifférences envers les autres » ou encore de la « schizophrénie existentielle », qu'il définissait l'année dernière comme « la maladie de ceux qui vivent une double vie, fruit de l’hypocrisie typique du médiocre et du vide spirituel progressif que les diplômes ou les titres académiques ne peuvent combler », « une maladie qui touche souvent ceux qui, en abandonnant le service pastoral, se limitent aux affaires bureaucratiques et perdent ainsi le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes. »

    4. Exemplarité et fidélité : ne pas scandaliser

    Contre l'hypocrisie et l'Alzheimer spirituel que « l’on constate, soulignait il en décembre dernier, chez ceux qui ont perdu le souvenir de leur rencontre avec le Seigneur », il y a aussi l'exemplarité et la fidélité. Ces qualités rejoignent le caractère missionnaire et pastoral car il s'agit pour le pape de lutter contre ce qui scandalise, « les scandales qui blessent les âmes et menacent la crédibilité de notre témoignage ».

    5. Rationalité et amabilité : faire preuve de souplesse et de sens de l'organisation

    Pour venir à bout de la « planification excessive » ou de son contraire, la « mauvaise coordination » étiquetées en 2014, le docteur François prescrit la rationalité « qui sert à éviter les excès émotifs » et l’amabilité utile pour « éviter les excès de la bureaucratie et des programmations et planifications. Ce sont des talents nécessaires pour l’équilibre de la personnalité ».

    6. Innocuité et détermination : réfléchir avant d'agir en ayant une vision claire des choses

    L’innocuité c'est la « prudence dans le jugement », la « capacité de nous abstenir d’actions impulsives et précipitées ». La détermination le fait d'« agir avec une volonté résolue, avec une vision claire et dans l’obéissance à Dieu, et seulement pour la loi suprême de la salus animarum ». Dans la détermination, un remède possible à ce qu'en 2014 il nommait la « vaine gloire », le fait de perdre vue la mission première, le service de l'Eglise pour se concentrer sur des motivations plus personnelles.

    7. Charité et vérité : éviter une miséricorde tiède ou un rigorisme glacé

    « La charité sans vérité devient idéologie d’un “bonnisme” destructeur et la vérité sans charité devient justice aveugle », a-t-il lancé dans un style très ratzingerien. Une réponse à ceux, qui, pendant le synode sur la famille, l'accusaient de placer la charité avant la vérité et de défendre une vision « gentille » de la miséricorde ?

    8. Honnêteté et maturité : assainir les relations hiérarchiques

    En 2014, il avait déploré « la maladie de diviniser les chefs », celle « de ceux qui courtisent leurs supérieurs, en espérant obtenir leur bienveillance ». Contre ce fléau qui touche aussi les supérieurs « lorsqu’ils courtisent certains de leurs collaborateurs pour obtenir leur soumission, leur loyauté et leur dépendance psychologique », le pape requiert honnêteté et maturité professionnelle. « Celui qui est honnête, a-t-il développé, n’agit pas avec droiture seulement sous le regard du surveillant ou du supérieur ; celui qui est honnête ne craint pas d’être surpris, parce qu’il ne trompe jamais celui qui lui fait confiance. »

    9. Déférence et humilité : lutter contre l'orgueil

    Contre le complexe de celui qui se sent « indispensable », de l'orgueilleux, François prescrit l'humilité, qualité des personnes qui « plus elles acquièrent de l’importance, plus grandit en elles la conscience de n’être rien et de ne rien pouvoir faire sans la grâce de Dieu ». Contre l'indifférence,  la déférence, « talent des âmes nobles et délicates ; des personnes qui cherchent toujours à montrer un respect authentique envers les autres, de leur propre rôle, envers les supérieurs, les subordonnés, les dossiers, les papiers, le secret et la confidentialité »...  Une pique à peine dissimulée à l'égard des responsables de Vatileaks, ceux qui ont fait fuiter des documents confidentiels, conclusions d'audits demandés par le pape dans le cadre de la réforme de la Curie et se justifient en expliquant qu'ils ont voulu « aider ».

    10. Générosité et attention : ne pas céder à la superficialité

    Le conseil, ici, dépasse clairement les limites de la Curie : « Il est inutile, a lancé François, d’ouvrir toutes les Portes Saintes de toutes les basiliques du monde si la porte de notre cœur est fermée à l’amour, si nos mains sont fermées à donner, si nos maisons sont fermées à héberger, si nos églises sont fermées à accueillir ». Une mise en garde contre l'effet de manche, la superficialité du geste s'il n'est pas assorti d'un engagement personnel.

    11. Impavidité et promptitude : se battre pour rester libre

    Ne pas se laisser effrayer par les difficultés, « savoir faire le premier pas sans tergiverser » mais aussi « agir avec liberté et agilité sans s’attacher aux choses matérielles provisoires », voilà les antibiotiques à la peur qui génère l'immobilisme et à la tentation de l'accumulation tant de biens matériels que d'honneurs. Il ne faut pas se laisser « dominer par l'ambition », a-t-il ajouté cette année. L'impavidité et la promptitude sont donc, dans la bouche du pape, les qualités de l'homme libre.

    12. Fiabilité et sobriété : être cohérent

    « Celui qui est fiable, affirme François, est celui qui sait maintenir ses engagements avec sérieux et crédibilité quand il est observé mais surtout quand il se trouve seul ». Celui qui est sobre, sait « vivre dans le sens de la mesure ». Pour le pape, il s'agit d'être cohérent en ne se contentant pas d'une posture de père la morale mais en adoptant réellement un « style de vie » chrétien tout orienté vers le service. Pour cela, il faut « regarder le monde avec les yeux de Dieu et avec le regard des pauvres et de la part des pauvres ».

    Ces pistes d'action valent aussi pour nous. Sachons nous les approprier.

    Marie-Aude


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  • " Ceux qui ont le cœur pur possèdent une tranquillité, une paix du cœur et un contentement qui surpassent tous les biens de la terre."

    Demandons au Pauvre de Bethléem que nous nous apprêtons à fêter la grâce de ce cœur pur.

    Marie-Aude


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  • Un appel à la paix entre les 3 religions du Livre :

    Marie-Aude


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  • Laudato si ... # 4ème dimanche de l'Avent 2015Laudato Si, loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mère Terre.

    Par sœur notre mère Terre où Jésus est venu faire la volonté de son Père.

    Par sœur notre mère Terre où nous sommes appelés à fleurir là où Dieu nous a planté, à la mesure de nos talents.

    Heureux ceux qui savent s’ancrer sur notre Terre, aux prises avec ses réalités, pour y être ferments de Paix.

    Marie-Aude (d'après le message de Noël de la mission ouvrière de France et les textes de la liturgie de ce dimanche)


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  • Même si une partie des termes juridiques (propres aux instances vaticanes ?) me parlent peu, décision à saluer en ce début de jubilé de la Miséricorde
    Cette démarche demeurant inaccessible pour les anciens couples dès lors qu'un des membres refusent de se lancer dans la démarche, nous attendons maintenant avec impatience Pape François le chemin de Réconciliation que pourrait proposer l'église pour accompagner ce relèvement après le tsunami du divorce.

    Marie-Aude

    Le 7 décembre le Saint-Père a signé le rescrit suivant, relatif à la mise en œuvre et au respect de la nouvelle législation canonique en matière de nullité matrimoniale.

    L'entrée en vigueur, en heureuse coïncidence avec l'ouverture du Jubilé de la Miséricorde, des Motu Proprio Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et Misericors Iesus (15 août dernier), destinés à mettre en œuvre la justice et la miséricorde quant à la vérité du lien des personnes en échec matrimonial, nécessite notamment l'harmonisation des nouvelles procédures avec les normes propres à la Rote Romaine, dans l'attente de leur réforme. Le récent Synode des évêques a fortement encouragé l’Église à se pencher sur ses enfants les plus fragiles, marqués par l'amour blessé et perdu, et auxquels il faut redonner confiance et espérance. Les lois qui entrent en vigueur veulent montrer la proximité de l’Église envers les familles blessées, en souhaitant que ceux qui vivent le drame de l'échec conjugal bénéficient de l'action réparatrice du Christ par le biais des structures ecclésiastiques... En reconnaissant à la Rote, outre son Munus propre d'être l'appel ordinaire du Siège apostolique, son rôle de tutelle de l'unité de la jurisprudence et d'assistance à la formation permanente des agents pastoraux dans les tribunaux des Églises locales, je décrète ce qui suit:

    La réforme des procédures en matière matrimoniale abroge ou déroge toute loi ou norme qui lui serait contraire, qu'elle soit générale, particulière ou spéciale, même si elle aurait été approuvé spécifiquement, comme par exemple Qua Cura de Pie XI.

    Dans les causes de nullités présentées au Tribunal de la Rote Romaine,

    1.Le doute sera fixé selon l'ancienne formule: An constet de matrimonii nullitate, in casu.

    2.Les décisions de la Rote en matière de nullité, sentences comme décrets, sont sans appel.

    3.Si une des parties a contracté un nouveau mariage, à moins qu'il s'agisse d'une injustice manifeste de la décision, le recours à la Rote pour Nova causae propositio n'est pas recevable.

    4.Le Doyen de la Rote dispose du pouvoir de dispense pour grave défaut des critères du procès devant ce tribunal.

    5.A la demande des Patriarches des Eglises orientales, la compétence sur les causes iurium liée aux causes matrimoniales soumises en appel à la Rote sont délégués aux tribunaux territoriaux.

    6.La Rote Romaine juge les causes selon la gratuité évangélique, fournissant une défense ex officio, étant pour les fidèles aisés l'obligation morale de verser des honoraires en faveur de plus pauvres.

    Puissent les fidèles, les plus touchés et les plus malheureux, considérer l'Eglise, nouvelle Jérusalem, comme paix de la justice et gloire de la piété, et d'y être accueillis de nouveaux à bras ouverts.

     

     


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