• Audience générale de ce 30 mars 2016 (source Vatican Information Service).

    C'est avec la méditation du psaume 51, appelé Miserere, que le Pape François a conclu ce matin sa catéchèse sur la miséricorde dans l'Ancien Testament. Il s'agit d'un psaume pénitentiel qui, selon une ancienne tradition juive, exprime le repentir du roi David après son adultère avec Bethsabée et l'assassinat de son mari, le hittite Urie. Le prophète Nathan révèle au monarque sa faute et l'aide à la reconnaître. "Et là, David a été humble, il a été grand! -a dit le Pape aux quelque trente mille fidèles qui participaient à l'audience générale sur la Place St.Pierre-. Et ce qu'il avait fait n'était pas un petit péché, un petit mensonge: il avait commis un adultère et un assassinat!". Mais le roi qui se confie à Dieu, s'humilie sans peur de confesser sa faute ni de montrer sa misère, parce qu'il est convaincu de la miséricorde du Seigneur.

    Ainsi, l'invocation du psaume, s'adresse au Dieu de la miséricorde pour que "mû par un amour grand comme celui d'un père ou d'une mère, il ait pitié, c'est-à-dire qu'il montre sa faveur avec bienveillance et compréhension. C'est un appel ancré à Dieu, le seul à pouvoir libérer du péché...qui manifeste...le vrai besoin de l'homme: la seule chose dont nous avons vraiment besoin dans notre vie, c'est d'être pardonnés, libérés du mal et de ses conséquences de mort. Malheureusement, la vie nous fait expérimenter tant de fois ces situations; nous devons alors avant tout avoir confiance en la miséricorde. Dieu est plus grand que notre péché... Dieu est plus grand que tous les péchés que nous pouvons commettre... Et son amour est un océan dans lequel nous pouvons nous plonger sans peur de nous noyer: pardonner pour Dieu signifie nous donner la certitude qu'il ne nous abandonne jamais. Quoi que nous puissions faire de mal, il est encore plus grand que tout".

    "C'est pourquoi, qui prie avec ce psaume recherche le pardon, confesse sa faute, mais en la reconnaissant célèbre la justice et la sainteté de Dieu. Et demande encore grâce et miséricorde. Le psalmiste...sait que le pardon divin est extrêmement efficace... Il ne cache pas le péché, mais le détruit et l'efface...depuis sa racine... C'est pourquoi le pénitent redevient pur. Nous, pécheurs -a ajouté le Pape-, devenons des créatures nouvelles... Alors une nouvelle réalité commence pour nous: un cœur nouveau, un esprit nouveau, une vie nouvelle. Nous, pécheurs pardonnés, qui avons reçu la grâce divine, nous pouvons donc enseigner aux autres à ne plus pécher. Mais Père, je suis faible, je tombe... Mais si tu tombes, relève-toi! Quand un enfant tombe...il tend la main vers sa mère ou vers son père pour qu'il le relève. Faisons de même. Si tu tombes dans le péché par faiblesse, tends la main. Le Seigneur la prendra et t'aidera à te relever. C'est la dignité du pardon de Dieu. La dignité que nous donne le pardon de Dieu est de nous relever, de nous remettre toujours sur pieds, parce qu'il a créé l'homme et la femme pour qu'ils soient debout. Le pardon de Dieu est ce dont nous avons besoin et il est le signe le plus grand de sa miséricorde -a conclu le Saint-Père-. Un don que tout pécheur pardonné est appelé à partager avec chaque frère et sœur qu'il rencontre...Il est beau d'être pardonné, mais toi aussi, si tu veux être pardonné, pardonne à ton tour. Pardonne".


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  • Bonjour à toutes et à tous,

    Nous étions 6 hier soir et avons bien pensé aux absents, en partageant avec bonheur le soleil de Marie-Odile, en famille ; en pensant à Valérie, Astrid et Marie-Laurence que nous n'oublions pas et espérons vite accueillir de nouveau parmi nous (à toi aussi Jean-François, ne soit pas jaloux).

     

    Le temps de météo a permis d'être vrais dans l'écoute et l'empathie, de chercher et se réjouir des rayons de soleil et de sourire malgré ce qui est dur sur nos chemins de vie, ce qui en soit était déjà une vraie métaphore de nos résurrections :

     

    • deux tornades qui malgré tout n'ont pas mis à terre les personnes concernées ; je suis heureuse de vous savoir en chemin et vous porte vraiment ... (et je ne m'avance guère en disant que je ne suis pas la seule)
    • un soleil légèrement masqué
    • un soleil franc, parce qu'à force de creuser le moi et toutes ses richesses ont été (re)trouvés, et que la décision a été prise de toujours penser positif (j'allais écrire d'essayer et j'ai pensé aux sourires, aux encouragements et aux échanges avec Christelle et l'ai supprimé ...) et de vivre l'instant présent, heureux ou malheureux, en essayant de conserver la paix intérieure (quitte à grignoter beaucoup pour compenser et essayer de rester zen, notamment au bureau ...)

     

    Cathy nous a ensuite partagé le psaume 30 (29), en une très belle lecture du document trouvé sur internet, alternant texte, commentaire et action de grâce pour ce qui pendant ce carême lui a fait mesurer combien nos quotidiens sont aussi parsemés de Pâques. Nous en sommes restés un moment sans voix ...

    Thierry nous a lu la fin de l’Évangile des disciples d’Emmaüs. En nous invitant :

    1. à nous concentrer sur les verbes et les attitudes des disciples, sur leur évolutions
    2. à nous retourner pour contempler le chemin que nous avons parcouru nous même (comme en amorce de la séance de mai prochain) et à rendre grâce :
    • pour les vrais sourires, la prise de conscience et de confiance en soi et la mise en chemin, quitte à être bousculé
    • pour les travaux enfin entrepris, bien que ce soit un peu une hantise / bête noire
    • pour la décision confirmée de partir à Saint Jacques de Compostelle, malgré les derniers événements et donc de s'offrir ce temps pour soi
    • pour les nouvelles lunettes et la coupe de coiffure, preuves du soin apporté à soi même, le premier prochain ...
    • pour les kilos retrouvés, les bijoux qui fleurissent comme la bonne humeur et la taquinerie (oups ...)

    Le mois prochain

     

    La prochaine rencontre aura lieu le lundi 25 avril prochain, à 20h00 à Essey-lès-Nancy, exceptionnellement salle du clocher (la salle Raoul Pierson que nous occupons actuellement sera utilisée pour une réunion qui débute après la nôtre).

    Thierry a proposé de prendre en charge l'animation. Le thème est le suivant : Rester positif. Voir l'avenir (à-venir), croire en un monde à venir qui soit plus juste, plus harmonieux.

    Un(e) volontaire pour le temps convivial sera la bienvenue.

    Et jusqu'à la fin de l'année

    Il restera deux autres séances ensuite (voir appel à volontaires), avant le pique nique estival à planifier :

    • 23 mai 2016 : Point sur le chemin parcouru. Voir d'où on est parti et où on est. Regarder l'épreuve que l'on vient de traverser et voir que l'on est prêt pour un nouveau départ. --> Animation et temps convivial à assurer
    • 27 juin 2016 : Notre groupe. Ce qui me plaît, me dérange dans son fonctionnement. Comment s'organiser pour la prochaine rentrée ? Quels thèmes, parcours ... --> Temps convivial à assurer

     

     

     

    Marie-Aude


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    Visite de la paroisse de Saint Grégoire le Grand à Rome
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    « Rendez grâce au Seigneur : il est bon, éternel est son amour»   (Ps 135, 1).

    Chers frères et sœurs, bonnes fêtes de Pâques.

    Jésus-Christ, incarnation de la miséricorde de Dieu, est mort par amour sur la croix, et, par amour, est ressuscité. C’est pourquoi nous proclamons aujourd’hui : Jésus est le Seigneur !

    Sa résurrection accomplit pleinement la prophétie du Psaume : la miséricorde de Dieu est éternelle, son amour est pour toujours, il ne mourra jamais. Nous pouvons nous confier totalement à lui, et nous lui rendons grâces parce qu’il est descendu pour nous jusqu’au fond de l’abîme.

    Face aux gouffres spirituels et moraux de l’humanité, face aux vides qui s’ouvrent dans les cœurs et qui provoquent la haine et la mort, seule une miséricorde infinie peut nous donner le salut. Seul Dieu peut remplir de son amour ces vides, ces abîmes, et nous permettre de ne pas nous écrouler, mais de continuer à marcher ensemble vers le Terre de la liberté et de la vie.

    L’annonce joyeuse de Pâques : Jésus, le crucifié, n’est pas ici, il est ressuscité (cf. Mt 28, 5- 6), nous offre la consolante certitude que l’abîme de la mort a été traversé et, avec lui, le deuil, la plainte et l’angoisse (cf. Ap 21, 4) ont été vaincus. Le Seigneur, qui a souffert l’abandon de ses disciples, le poids d’une condamnation injuste, et la honte d’une mort infâmante, nous rend maintenant participants de sa vie immortelle, et il nous donne son regard de tendresse et de compassion envers les affamés et les assoiffés, les étrangers et les prisonniers, les marginaux et les exclus, les victimes des abus et de la violence. Le monde est rempli de personnes qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit, et chaque jour les journaux sont pleins de nouvelles de crimes atroces, commis souvent dans les murs du foyer domestique, et de conflits armés, à grande échelle, qui soumettent des populations entières à des épreuves indicibles.

    Que le Christ ressuscité ouvre des chemins d’espérance à la Syrie bien aimée, pays déchiqueté par un long conflit, avec son triste cortège de destructions, de mort, de mépris du droit humanitaire et de décomposition de la cohabitation civile. Nous confions à la puissance du Seigneur ressuscité les discussions en cours, pour que, grâce à la bonne volonté et à la collaboration de tous, on puisse recueillir des fruits de paix et engager la construction d’une société fraternelle, respectueuse de la dignité et des droits de tout citoyen. Que le message de vie, qui a retenti dans la bouche de l’Ange près de la pierre basculée du tombeau, soit victorieux de la dureté des cœurs et promeuve une rencontre féconde des peuples et des cultures dans les autres zones du bassin méditerranéen et du Moyen Orient, en particulier en Irak, au Yémen et en Lybie.

    Que l’image de l’homme nouveau qui resplendit sur le visage du Christ favorise la cohabitation entre Israéliens et Palestiniens en Terre Sainte, ainsi que la disponibilité patiente et l’engagement quotidien à se dévouer pour construire les bases d’une paix juste et durable, par le moyen de négociations directes et sincères. Que le Seigneur de la vie accompagne aussi les efforts visant à trouver une solution définitive à la guerre en Ukraine, en inspirant et en soutenant  également les initiatives d’aide humanitaire, parmi lesquelles la libération des personnes détenues.

    Que le Seigneur Jésus, notre Paix (cf. Ep. 2, 14), qui par sa résurrection a vaincu le mal et le péché, stimule en cette fête de Pâques notre proximité aux victimes du terrorisme, forme aveugle et atroce de violence qui ne cesse pas de répandre le sang innocent en diverses parties du monde, comme cela s’est produit dans les récents attentats en Belgique, en Turquie, au Nigéria, au Tchad, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Que les ferments d’espérance et les perspectives de paix en Afrique aboutissent ; je pense en particulier au Burundi, au Mozambique, à la République Démocratique du Congo et au Sud Soudan, marqués par des tensions politiques et sociales.

    Avec les armes de l’amour, Dieu a vaincu l’égoïsme et la mort ; son Fils Jésus est la porte de la miséricorde grand ouverte à tous. Que son message pascal se projette de plus en plus sur le  peuple vénézuélien, qui se trouve dans des conditions difficiles pour vivre, et sur tous ceux qui ont en main les destinées du pays, afin que l’on puisse travailler en vue du bien commun, en cherchant des espaces de dialogue et de collaboration avec tous. Que partout on se dévoue pour favoriser la culture de la rencontre, la justice et le respect réciproque, qui seuls peuvent garantir le bien être spirituel et matériel des citoyens.

    Le Christ ressuscité, annonce de vie pour toute l’humanité, se prolonge au long des siècles, et nous invite à ne pas oublier les hommes et les femmes en chemin, dans la recherche d’un avenir meilleur, file toujours plus nombreuse de migrants et de réfugiés – parmi lesquels de nombreux enfants – fuyant la guerre, la faim, la pauvreté et l’injustice sociale. Ces frères et sœurs rencontrent trop souvent en chemin la mort ou du moins le refus de ceux qui pourraient leur offrir un accueil et de l’aide. Que le rendez-vous du prochain Sommet Humanitaire Mondial n’oublie pas de mettre au centre la personne humaine avec sa dignité et d’élaborer des politiques capables d’assister et de protéger les victimes des conflits et des autres situations d’urgence, surtout les plus vulnérables et tous ceux qui sont persécutés pour des raisons ethniques et religieuses.

    En ce jour glorieux, « que notre terre soit heureuse, irradiée de tant de feux » (cf. Exultet ), terre qui est pourtant tellement maltraitée et vilipendée par une exploitation avide de gain qui altère les équilibres de la nature. Je pense en particulier à ces zones touchées par les effets des changements climatiques, qui provoquent souvent la sécheresse ou de violentes inondations, avec, en conséquence, des crises alimentaires en plusieurs endroits de la planète.

    Avec nos frères et sœurs qui sont persécutés pour la foi et pour leur fidélité au nom du Christ, et face au mal qui semble avoir le dessus dans la vie de beaucoup de personnes, réécoutons  la consolante parole du Seigneur : « Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). C’est aujourd’hui le jour resplendissant de cette victoire, parce que le Christ a foulé aux pieds la mort, et par sa résurrection il a fait resplendir la vie et l’immortalité (cf. 2Tm 1, 10). « Il nous fait passer de l’esclavage à la liberté, de la tristesse à la joie, du deuil à la fête, des ténèbres à la lumière, de l’esclavage à la rédemption. Disons-lui : Alléluia ! » (Méliton de Sardes, Homélie de Pâques).

    A tous ceux qui, dans nos sociétés, ont perdu toute espérance et le goût de vivre, aux personnes âgées écrasées qui, dans la solitude, sentent leur forces diminuer, aux jeunes qui pensent ne pas avoir d’avenir, à tous j’adresse encore une fois les paroles du Ressuscité : « Voici que je fais toutes choses nouvelles…A celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement (Ap 21, 5-6).

    Que le message rassurant de Jésus nous aide chacun à repartir avec plus de courage pour construire des chemins de réconciliations avec Dieu et avec les frères.

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  • Et la méditation de frère Alois.

    Marie-Aude

    Samedi 26 mars 2016

    Avec la prière de ce soir nous entrons dans la nuit de Pâques, nous nous préparons à célébrer demain matin la résurrection de Jésus, ce grand mystère que nous n’avons jamais fini de comprendre mais qui peut transformer notre vie.

    Après la mort violente de Jésus, les disciples se sont enfermés par peur. Ils ont ressenti cette mort comme la fin de leur espoir et comme l’échec de leur engagement à sa suite. Ils ne voient plus d’avenir.

    A beaucoup d’égards la situation de nos sociétés ressemble à la leur. La violence se déchaîne dans le monde. Des guerres ne finissent pas. Cette semaine encore il y a eu les attentats à Bruxelles. L’Europe connaît un sentiment d’insécurité grandissant. Des institutions qui semblaient être une garantie de sécurité s’avèrent impuissantes et vulnérables.

    De même que les disciples nous avons tendance à nous enfermer, individuellement et aussi collectivement, dans nos groupes et dans nos pays, comme si fermer nos portes et nos frontières était une solution. Mais je voudrais le dire avec force : le « chacun pour soi » est une solution illusoire, une vision myope.

    Une des situations que nous devons regarder en face est l’immense vague de réfugiés qui déferle sur l’Europe, comme d’ailleurs sur d’autres régions du monde. Bien sûr, la peur devant cette situation inconnue est compréhensible.

    Comment réagir ? Si je le pouvais je voudrais d’abord remercier personnellement toutes celles et tous ceux qui ont fait preuve d’une générosité extraordinaire en allant vers les migrants pour les aider. Ils montrent que nos sociétés sont capables de vivre la fraternité.

    Et pour nous une idée est venue. Chaque semaine de cette année nous allons proposer un moment de rencontre à des jeunes qui viennent en aide à des réfugiés dans différents pays. Et pendant la semaine du 28 août au 4 septembre, réservée à des jeunes adultes entre 18 et 35 ans, toute une réflexion sera consacrée à la question de la migration. Nous, les frères, nous avons aussi besoin de cet échange pour continuer l’accueil de réfugiés à Taizé.

    En tant que chrétiens nous n’avons pas de solutions faciles à offrir. Mais croire que Jésus est ressuscité nous pousse à ne pas nous laisser paralyser par la peur.

    L’Évangile raconte que le Christ ressuscité est venu vers les disciples "les portes étant closes". Et il leur a dit : "La paix soit avec vous." La résurrection de Jésus lui permet de nous rejoindre même si nos portes intérieures sont fermées. Elle nous ouvre un nouvel horizon. Elle nous assure que la violence et la mort n’ont pas le dernier mot.

    En donnant sa vie par amour, en acceptant humiliation et torture, en pardonnant à ceux qui lui ont fait du mal, en appelant jusqu’au dernier souffle Dieu son "Père", le Christ a ouvert une source d’amour au cœur de l’humanité. Cette source ne tarira jamais. Et le Christ ressuscité nous donne l’Esprit Saint qui fait couler cette source de la vie de Dieu en chacun de nous.

    J’ai vu à Homs en Syrie, où j’ai passé Noël, des chrétiens qui dans une situation complètement désespérée espèrent contre toute espérance. Humainement ils ne voient pas d’avenir. Ils disent pourtant vouloir continuer à vivre ensemble avec les musulmans. Leur souci de protéger les enfants, de soigner en eux des traumatismes, de leur procurer un peu de joie m’a profondément touché.

    Accueillons le Christ cette nuit et demain matin. Il veut ressusciter dans nos cœurs. Avec sa paix il nous donne le courage de la miséricorde. N’ayons pas peur ! Ouvrons nos portes, allons vers les autres, soyons des artisans de paix, là où nous vivons.

    Ce soir nous avons accueilli un nouveau frère dans notre communauté, Jérémie, de la France, de la Franche-Comté. Il se prépare maintenant à dire un oui au Christ pour toute la vie. En entrant sur ce chemin il nous encourage à laisser transformer nos existences par la confiance dans le Christ.

    Dans notre communauté nous voudrions d’abord être frères, c’est-à-dire devenir chaque jour frères les uns pour les autres. Nous le vivons pauvrement, notre communauté est loin d’être parfaite. Mais nous recommençons toujours. Et cette fraternité que nous vivons entre nous, nous voudrions la partager avec vous qui venez à Taizé pour chercher les sources de la foi.

    Pour élargir cette fraternité nous quittons aussi parfois Taizé. Fin avril, avec ceux d’entre vous qui voudront nous rejoindre, nous irons à Bucarest célébrer avec les chrétiens orthodoxes de Roumanie la semaine sainte et Pâques.

    Puis, fin août, nous irons en Afrique, au Bénin, pour une rencontre internationale de jeunes. Nous voudrions être davantage à l’écoute de ce continent, comprendre les difficultés, mais aussi découvrir davantage la grande vitalité de la jeunesse africaine.

    Et fin décembre nous aurons notre rencontre européenne à Riga, en Lettonie. Là nous voudrions donner un signe clair. Quel signe ? Celui-ci : beaucoup de jeunes souhaitent une Europe renouvelée, unie, qui fait face ensemble au défi des migrations, une Europe respectueuse des identités de chaque pays et de chaque région, solidaire avec les pays pauvres dans le monde.

    Et maintenant nous chantons déjà notre joie et notre reconnaissance à Jésus qui a été fidèle jusqu’au dernier souffle et qui veux ressusciter en chacun de nous. Christe, lux mundi, qui sequitur te habebit lumen vitae. Christ, lumière du monde, qui te suit aura la lumière de la vie.

    Source


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  • «Pierre courut au tombeau» (Lc 24, 12). Quelles pensées pouvaient donc agiter l’esprit et le cœur de Pierre pendant cette course ? L’Évangile nous dit que les Onze, parmi lesquels Pierre, n’avaient pas cru au témoignage des femmes, à leur annonce pascale. Plus encore, «ces propos leur semblèrent délirants» (v. 11). Il y avait donc le doute dans le cœur de Pierre, accompagné de nombreuses pensées négatives : la tristesse pour la mort du Maître aimé, et la déception de l’avoir trahi trois fois pendant la Passion.

    Mais il y a un détail qui marque un tournant : Pierre, après avoir écouté les femmes et ne pas les avoir cru, cependant «se leva» (v. 12). Il n’est pas resté assis à réfléchir, il n’est pas resté enfermé à la maison comme les autres. Il ne s’est pas laissé prendre par l’atmosphère morose de ces journées, ni emporter par ses doutes ; il ne s’est pas laissé accaparer par les remords, par la peur ni par les bavardages permanents qui ne mènent à rien. Il a cherché Jésus, pas lui-même. Il a préféré la voie de la rencontre et de la confiance et, tel qu’il était, il s’est levé et a couru au tombeau, d’où il revint «tout étonné» (v. 12 ). Cela a été le début de la "résurrection" de Pierre, la résurrection de son cœur. Sans céder à la tristesse ni à l’obscurité, il a laissé place à la voix de l’espérance : il a permis que la lumière de Dieu entre dans son cœur, sans l’éteindre.

    Les femmes aussi, qui étaient sorties tôt le matin pour accomplir une œuvre de miséricorde, pour porter les aromates à la tombe, avaient vécu la même expérience. Elles étaient «saisies de crainte et gardaient le visage incliné vers le sol», mais elles ont été troublées en entendant les paroles de l’ange : «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?» (v. 5).

    Nous aussi, comme Pierre et les femmes, nous ne pouvons pas trouver la vie en restant tristes, sans espérance, et en demeurant prisonniers de nous-mêmes. Mais ouvrons au Seigneur nos tombeaux scellés – chacun de nous les connaît-, pour que Jésus entre et donne vie ; portons-lui les pierres des rancunes et les amas du passé, les lourds rochers des faiblesses et des chutes. Il souhaite venir et nous prendre par la main, pour nous tirer de l’angoisse. Mais la première pierre à faire rouler au loin cette nuit, c’est le manque d’espérance qui nous enferme en nous-mêmes. Que le Seigneur nous libère de ce terrible piège d’être des chrétiens sans espérance, qui vivent comme si le Seigneur n’était pas ressuscité et comme si nos problèmes étaient le centre de la vie.

    Nous voyons et nous verrons continuellement des problèmes autour de nous et en nous. Il y en aura toujours. Mais, cette nuit, il faut éclairer ces problèmes de la lumière du Ressuscité, en un certain sens, les "évangéliser". Évangéliser les problèmes. Les obscurités et les peurs ne doivent pas accrocher le regard de l’âme et prendre possession du cœur ; mais écoutons la parole de l’Ange : le Seigneur «n’est pas ici, il est ressuscité» (v. 6). Il est notre plus grande joie, il est toujours à nos côtés et ne nous décevra jamais.

    Voilà le fondement de l’espérance, qui n’est pas un simple optimisme, ni une attitude psychologique ou une bonne invitation à nous donner du courage. L’espérance chrétienne est un don que Dieu nous fait, si nous sortons de nous-mêmes et nous ouvrons à lui. Cette espérance ne déçoit pas car l’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs (cf. Rm 5, 5). Le Consolateur ne rend pas tout beau, il ne supprime pas le mal d’un coup de baguette magique, mais il infuse la vraie force de la vie, qui n’est pas une absence de problèmes mais la certitude d’être toujours aimés et pardonnés par le Christ qui, pour nous, a vaincu le péché, a vaincu la mort et a vaincu la peur. Aujourd’hui c’est la fête de notre espérance, la célébration de cette certitude : rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de son amour (cf. Rm 8, 39).

    Le Seigneur est vivant et veut être cherché parmi les vivants. Après l’avoir rencontré, il envoie chacun porter l’annonce de Pâques, susciter et ressusciter l’espérance dans les cœurs appesantis par la tristesse, chez celui qui peine à trouver la lumière de la vie. Il y en a tellement besoin aujourd’hui. Oublieux de nous-mêmes, comme des serviteurs joyeux de l’espérance, nous sommes appelés à annoncer le Ressuscité avec la vie et par l’amour ; autrement nous serions une structure internationale avec un grand nombre d’adeptes et de bonnes règles, mais incapables de donner l’espérance dont le monde est assoiffé.

    Comment pouvons-nous nourrir notre espérance ? La liturgie de cette nuit nous donne un bon conseil. Elle nous apprend à faire mémoire, faire mémoire des œuvres de Dieu. Les lectures nous ont raconté, en effet, sa fidélité, l’histoire de son amour envers nous. La Parole vivante de Dieu est capable de nous associer à cette histoire d’amour, en alimentant l’espérance et en ravivant la joie. L’Évangile que nous avons entendu nous le rappelle aussi ; les anges, pour insuffler l’espérance aux femmes, disent : «Rappelez-vous ce qu’il vous a dit» (v. 6). Faire mémoire des paroles de Jésus, faire mémoire de tout ce qu’Il a fait dans notre vie. N’oublions pas sa Parole ni ses œuvres, autrement nous perdrions l’espérance, et nous deviendrions des chrétiens sans espérance; au contraire, faisons mémoire du Seigneur, de sa bonté et de ses paroles de vie qui nous ont touchés ; rappelons-les et faisons-les nôtres, pour être les sentinelles du matin qui sachent découvrir les signes du Ressuscité.

    Chers frères et sœurs, le Christ est ressuscité ! Et nous avons la possibilité de nous ouvrir et de recevoir son don d’espérance. Ouvrons-nous à l’espérance et mettons-nous en route ; que la mémoire de ses œuvres et de ses paroles soit une lumière éclatante qui guide nos pas dans la confiance, vers cette Pâque qui n’aura pas de fin.


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