• A l'occasion de la visite pastorale de notre évêque, le secteur pastoral s'est rassemblé en en seul lieu pour célébrer le jour du Seigneur. La parole a été donnée aux personnes souffrantes lors de la prière universelle. Celle-ci a été priée avec les textes du 11ème dimanche ordinaire de l'année B. Les personnes séparées ou divorcées avaient toute leur place dans cette célébration communautaire.

    Voici le texte de la prière universelle

    représentant les personnes en deuil

    1 – Quand le deuil frappe une personne ou une famille, c’est la personne disparue qui aide ceux qui restent.

    Seigneur, aide tes enfants à se relever pour qu’ils puissent s’ouvrir à la peine des autres et à poursuivre le chemin.

    Représentant les personnes chercheuses d’emploi, les personnes en grande précarité

    2 – Les personnes au bord de la route, au chômage, en grande précarité, ont souvent l’impression d’être inutiles ; le regard qu’on porte sur elles est difficile à vivre. Mais la plus petite des semences grandit et peut dépasser les autres, elle peut porter du fruit.

    Fais découvrir à tes enfants la richesse en chacun d’eux pour qu’ils aient ce regard qui permet de donner de la valeur aux personnes et à la vie.

    Représentant les personnes présentant un handicap ou ayant des personnes handicapées dans leur entourage

    3 - Pour les personnes que la naissance ou la maladie ont empêché de vivre ce qu’elles auraient voulu, donne-leur la conviction qu’elles sont avant tout porteuses de richesse et de qualité.

    Donne à tes enfants de vivre au contact des personnes en souffrance, un ensemble qui permet d’avancer car on a tous quelque chose à donner.

    Représentant les personnes séparées ou divorcées

    4 – Ce que Dieu a unit, que l’homme ne le sépare pas. L’homme se charge pourtant de séparer ce que Dieu a unit. Pour tes enfants en situation de divorce qui souffrent dans leur âme et dans leur corps, Seigneur apporte réconfort et compassion.

    Voici le texte de l'homélie de Mgr PAPIN donnée en ce dimanche 14 juin 2015.

    11ème DIMANCHE ORDINAIRE (B)

    (Visite pastorale Nancy-Est – 14 juin 2015)

    Jésus aimait parler en paraboles pour annoncer le Règne de Dieu. C’est le cas de l’évangile de ce dimanche : « Il en est du Règne de Dieu comme un homme qui jette en terre la semence… » Et aussi: « [Le Règne de Dieu] est comme une graine de moutarde… ».

    Que retenir de ces deux paraboles ? La confiance. En effet, le Règne de Dieu a réellement été semé dans notre terre en la personne de Jésus. Il est désormais présent dans notre histoire. Certes, il peut ne pas être très visible. Il est parfois et même souvent piétiné, étouffé par les mauvaises herbes. La terre qui le reçoit n’est pas toujours une bonne terre. Mais, confiance ! La petite graine du Règne de Dieu est une puissance de vie. Elle germe irrésistiblement. La première parabole nous assure que la moisson viendra et qu’elle sera abondante. Quant à la seconde, elle nous dit que la toute petite graine donnera une si grande plante potagère que les oiseaux du ciel pourront faire leur nid à son ombre. Oui, ayez confiance !

    Et ce Règne de Dieu porté à son accomplissement, que sera-t-il ? Comment le définir ? Ce sera une humanité fraternelle enfin rassemblée dans la reconnaissance d’un même Dieu, Père de tous les hommes.

    Cette humanité-là, il nous revient d’en être les artisans, humbles et déterminés, puisqu’à la suite de Jésus l’Eglise a reçu de lui mission de proclamer le Règne de Dieu et d’en être le signe dans le monde. C’est à cette tâche que nous a invités la grande démarche de l’Eglise en France dénommée : Diaconia-Servons la fraternité. Lors du rassemblement conclusif à Lourdes, le message final proclamait : « La fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité ». Car la fraternité est au cœur de la mission de Jésus venu, comme il l’a dit, pour rassembler les enfants de Dieu dispersés. Cette fraternité qui doit s’établir entre tous concerne de façon particulière ceux et celles qui pour diverses raisons en sont exclus. L’attention aux plus pauvres, aux plus fragilisés, aux plus isolés, notre engagement auprès d’eux doivent être au cœur de nos préoccupations personnelles et paroissiales, tout simplement parce que ce fut et que cela demeure au cœur du Christ et de son Evangile. Cette attention active doit tenir dans vos paroisses autant de place que la Parole de Dieu, la catéchèse, la liturgie et les sacrements. Car, selon les mots du pape Benoît XVI, elle appartient à la nature de l’Eglise et celle-ci ne peut y renoncer (Dieu est amour 25). Si nous oubliions la charité et la fraternité, ou si nous ne leur accordions qu’une place secondaire, notre rapport à la Parole de Dieu et aux sacrements, en particulier à l’Eucharistie, serait faussé, et notre communauté bancale.

    Certes, il y a le Secours Catholique, le CCFD, les équipes et les conférences Saint Vincent de Paul, et bien d’autres associations confessionnelles ou non qui œuvrent en ce sens et dans lesquelles des chrétiens s’engagent en tant que bénévoles ! » Oui, il y a tout cela, et c’est heureux et c’est nécessaire ! Et ces associations ont toujours besoin de bénévoles. Mais pour autant, une paroisse ne peut pas se décharger purement et simplement sur ces associations de l’engagement auprès des plus fragilisés pour ne se concentrer que sur la catéchèse, la liturgie et les sacrements. S’il en était ainsi manquerait un des éléments constitutifs de son identité chrétienne. Chaque paroisse doit donc inventer sa façon à elle d’accomplir le commandement de la charité fraternelle en fonction des réalités locales. J’ai pu constater au cours de ma visite que c’est bien une préoccupation de vos paroisses, que ce soit auprès des personnes âgées et malades résidant chez elles ou en établissement, auprès des familles en deuil, auprès des personnes handicapées, des immigrés et de bien d’autres façons…

    Et puis, faut-il le rappeler, ce n’est pas seulement sur notre bonne fréquentation des Saintes Ecritures ni sur notre assiduité à la messe du dimanche que se jouera notre pleine participation au Royaume de Dieu. Certes, cela est important et nécessaire, car nous y puisons à la source de la charité. Mais dans l’enseignement de Jésus, il y a un autre critère, déterminant : notre pratique effective de la charité : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger… j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;… malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi » ; alors, « venez et recevez en partage le Royaume… »

    Nous devons même aller plus loin que le seul secours apporté à ceux qui sont dans le besoin. Nous devons faire en sorte que ces personnes ne restent pas à l’extérieur de nos communautés et de nos assemblées, que, d’une manière ou d’une autre, elles y trouvent place, que nous nous organisions pour les y accueillir, qu’elles puissent y exprimer leurs joies et leurs souffrances, leur compréhension de la Parole de Dieu et leur prière. Comme dit notre pape François, il est temps d’aller aux périphéries pour que les périphéries soient au centre de notre Eglise et de nos communautés.

    Lorsque j’étais séminariste, j’ai lu un petit livre qui m’avait beaucoup marqué. Il avait été écrit par un prêtre français, le Père Joseph Bouchaud, de la congrégation des Fils de la Charité. Ce prêtre était parti exercer son ministère en Amérique du Sud. Il avait intitulé son livre : « Les pauvres m’ont évangélisé ». Oui, nous avons beaucoup à recevoir au plan humain et chrétien des personnes en situation de précarité et de souffrance, car, selon les mots du pape François, elles ont part, plus que d’autres, à la croix du Seigneur. Cela suppose une vraie conversion de notre regard, de notre cœur et de nos façons de vivre en Eglise pour être à même d’accueillir ces personnes, ce qu’elles ont à partager avec nous, et de nous laisser changer par elles, car si nul n’est trop pauvre pour n’avoir rien à dire ni à partager, nul n’est trop riche pour n’avoir rien à recevoir des plus pauvres. Permettez-moi de citer à nouveau notre pape : « Les pauvres ont beaucoup à nous enseigner… Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux…. Nous sommes appelés à découvrir le Christ en eux… à être leurs amis, à les écouter, à les comprendre et à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux » (n° 198).

    Oui, le Règne de Dieu est à l’œuvre dans le monde. Pour qu’il se développe et devienne comme un grand arbre à l’ombre duquel l’humanité toute entière se rassemblera, offrons-lui nos mains, notre intelligence et notre cœur. « Ceux que tu nourris d’un même pain, Seigneur, tiens les dans le souffle de ton Esprit. Qu’un parfait amour de charité les saisisse et les renouvelle. Amen ».


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  • Faire le point, regarder en arrière pour voir le chemin parcouru. Voici ce que je vous propose ce soir.

    La météo n’est pas forcément bonne aujourd’hui. Les inquiétudes ne sont pas apaisées, les jugements ne sont pas tombés. Les deuils ne sont pas terminés.

    Mais de belles choses se sont passées et peut être que, marqués par les angoisses, la vie au jour le jour, nous sommes passés à côté de ces clins DIEU.

    D’abord, nous formons un groupe qui vit : comment puis-je affirmer qu’il vit ? Tout simplement je constate l’assiduité des personnes qui en sont membres. Il y a une régularité qui montre combien chacun vient librement et sans crainte.

    Il y a aussi le renouvellement : des nouveaux membres nous rejoignent, apportant leur lot de peine, de souci, de frayeur. Et le groupe accueille ces personnes telles qu’elles sont, avec empathie.

    Ensuite il y a la communauté des chrétiens qui porte un regard différent sur les personnes en situation de séparation ou de divorce. En se mobilisant, les chrétiens ont fini par intégrer que la personne qui rompt le lien conjugal, n’est pas une personne écervelée, changeante, pour qui le mariage se jette tel un mouchoir en papier que l’on met à la poubelle dès qu’il est usagé. Le ou la séparé ou divorcé, c’est d’abord une femme ou un homme qui décide de rompre avec une souffrance, de mettre fin à une situation qui lui devient difficile et nuisible. Les chrétiens ont été sensibilisés au fait que cette décision n’est pas prise à la légère, qu’elle n’est pas facile à prendre, que pour le décideur, choisir la vie, c’est choisir l’incertitude, mais c’est se sauver et sauver la famille.

    La récente visite pastorale de notre évêque a montré l’importance de la situation des personnes en situation de divorce ou de séparation. C’est en frère qu’elles sont accueillies, et solidairement, la famille chrétienne les soutient dans leur peine, comme elle accompagne les familles en deuil.

    Le groupe a aussi le mérite de montrer que l’on n’est pas seul au monde. D’autres personnes sont dans mon cas. Et si cela ne résout pas mon problème, il me permet de le voir différemment. Un chrétien isolé est un chrétien en danger. Quand un chrétien rejoint une communauté, il se trouve de fait sous la haute protection du Christ qui a pris sur lui toutes les douleurs du monde pour alléger le fardeau des hommes.

    Il y a enfin les sourires, les rires, les partages. Quelle joie j’éprouve quand je vous vois ragaillardies. Comme Pierre je dis, je ne peux rien pour toi, mais ce que j’ai, je te le donne. Et ce que j’ai, c’est l’Amour de Dieu pour chacun de ses enfants, c’est la joie de vivre, c’est le partage favorisé.

    La Paix soit avec vous, dit Christ ressuscité. Que cette Paix vous accompagne chaque jour et jusqu’à la prochaine rencontre.

    Thierry


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  • EXPRIMER SA SOUFFRANCE ET L’APPRIVOISER

    Dans les étapes du deuil selon Elisabeth Kubler Ross au nombre de 7 on trouve :

    • Le choc,
    • Le déni,
    • La colère et le marchandage
    • La tristesse
    • La résignation
    • L’acceptation
    • La reconstruction.

    Pour se reconstruire, il faut accepter ce qui se passe, non pas forcément accepter le fond, mais accepter les évènements, ne pas lutter en permanence mais considérer les évènements comme un acte du passé sur lequel nous n’avons plus d’action possible mais qui nous permettent d’agir sur un avenir.

    Pour ce faire, il faut trouver les mots pour dire les blessures, les acteurs, nos états d’âme. Il faut trouver des mots pour nommer tout cela et laisser la Parole de Dieu, c’est à dire Jésus, faire en nous ce chemin vers la reconstruction.

    Guy de Lachaux écrit son expérience : « Le divorce peut bien ou mal se passer, il peut être un choc ou une libération, il est toujours un séisme dans la vie. Il remet en cause l’identité profonde, l’équilibre humain et spirituel. C’est la source de grandes souffrances psychologiques, affectives, relationnelles, familiales, spirituelles, qui ont naturellement des conséquences physiques autant que morales. Ce questionnement peut faire remonter des souffrances cachées qu’on avait consciemment ou inconsciemment cherché à masquer. »

    En ce qui concerne l’équilibre, il faut se rappeler les lois de la physique. Quand vous jetez un caillou dans un verre d’eau, cela fait remuer fortement le liquide. Mais très rapidement tout se calme et le niveau se refait. Par contre c’est un autre équilibre, à un autre niveau. Les choses changent mais l’équilibre se refait, et c’est cela le plus important.

    En ce qui concerne les souffrances cachées, oubliées, nécessairement elles ressortent. Les vieilles cicatrices s’ouvrent et il va falloir cicatriser à nouveau toutes les blessures.

    Dans ce processus de guérison, la foi est un recours efficace. La pratique des sacrements, qui sont autant de cadeaux de Dieu, permet la reconstruction. Le sacrement de réconciliation est un soutien, il manifeste l’Amour de Dieu. L’homme mesure la miséricorde Divine. L’eucharistie est la nourriture qui nous permet de reprendre des forces. En communiant au corps et au sang du Christ, on retrouve la force.

    Je vous conseille de relire les miracles accomplis par le Christ dans les Evangiles. Voyez aussi dans les Actes, comment les apôtres, hommes qui ont reçu l’Esprit Saint, par leur foi, guérissent, consolent et témoignent de la résurrection du Christ.

    Je vous rappelle une règle de mes pères jésuites, ne jamais prendre de décision dans la précipitation, avant toute prise de position, « une nuit, une messe. »

    Thierry


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