• Les personnes en situation de séparation ou de divorces sur le secteur de Nancy Est sont invitées à se retrouver pour une rencontre de partage autour du thème :

    Constituer le groupe

    Chacun de nous a fait la démarche de venir dans un groupe pour des raisons différentes. Nous allons mettre en commun nos motivations. Pour bien fonctionner, le groupe a besoin d'un cadre.

    Faire groupe, c'est se mettre ensemble autour d'un projet.

    A partir de la synthèse réalisée avec les retours des groupes de partage lors de la journée du 18 octobre 2014, les participants sont invités à préparer une réponse pour ces deux questions :

    • Qu'es-ce qui me fait venir dans le groupe ?
    • Ce que j'attends du groupe ?

    Nous prierons ensemble à l'aide de l'Evangile selon St Mathieu au chapitre 11, versets 25 à 30.

    Lieu de rendez vous : salle paroissiale sous l'église de Bouxières aux chênes à 18h30

    le jeudi 11 décembre 2014.

    Apporter son repas.

    Rendez-vous sur le parking de l'église St Michel à St Max à 18h00 pour un départ en convoi vers Bouxières.

    Thierry LEGRAND


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    Toi qui vis le divorce du père Guy de LachauxBayard - ISSN : 00482838 - 63 pages

    Ce hors-série du magazine Panorama, acheté samedi lors de la journée "Toi qui vis le divorce, choisis la vie !" organisée par la pastorale de la famille du diocèse est déjà lu.

    En petits chapitres, rédigés comme une lettre adressée à un(e) ami(e) et le père Guy de Lachaux pose des mots simples et réconfortants pour les personnes en situation de séparation, de recomposition familiale et pour leurs accompagnants :

    1. J'ai mal.
    2. Comment me reconstruire ?
    3. Je n'arrive pas à pardonner.
    4. Et les enfants ?
    5. Suis-je excommunié ?
    6. Et si j'envisage de me remarier.
    7. D'autres questions.

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  • Pour l’Église la situation des personnes séparées ou divorcées est une préoccupation. Le synode sur la famille montre l’attention du pape pour les enfants de Dieu qui disent leur souffrance.

    La pastorale des familles du diocèse propose des rencontres en secteur. Il faut tenir compte, dans ces groupes, des situations des personnes de façon à permettre des groupes homogènes.

    Sur le secteur de Nancy Est, une première réunion se profile. Il conviendra que ce(s) groupe(s), en fonction des attentes ou des affinités de chacun, se forme(nt). Chaque groupe alors prendra ses marques. Le but est de permettre un lieu de partage pour choisir la vie.

    C’est en lien avec un temps de prières, c’est un temps d’Église.

    Les choix que je suis amené à faire aujourd'hui

    - chaque jour, j'essaie de vivre quelque chose

    - apprendre à accueillir l'imprévu de Dieu

    - c'est à partir de ma souffrance à ne pas avoir été écoutée que j'écoute les autres

    - je témoigne de la présence aimante du Christ dans ma mission à l'aumônerie des hôpitaux

    - refaire des liens

    - accepter la solitude

    - réajuster les choix professionnels

    - accepter de se laisser dépouiller (matériel et spirituel)

    - humilité de se laisser prendre en charge

    - très souvent ce sont des « non-choix » car on se laisse porter par le vent

    Les obstacles que je rencontre aujourd'hui

    - chaque divorce est un cas particulier

    - la position et le poids de l'Eglise-institution, une Église dirigée par des hommes (problème de la formation des prêtres sur ces questions). Une Église qui n'accueille pas toujours

    - le regard des autres et des chrétiens en particulier. En paroisse, les gens sont choqués, ils ne savent pas quoi faire, quoi dire

    - le poids de la religion qui empêche de partir, la peur d'être rejetée

    - le mariage à l'église est important, donc je ne m'autorise pas à aimer, à fonder un foyer

    - la culpabilité +++

    - le moteur de ma vie, c'est la peur

    - la solitude, ça pèse

    - la difficulté à s’ouvrir à l’inconnu (que représente la vie) – accepter la nouvelle donne

    Ce qui m'aide à choisir la vie

    - un temps sabbatique

    - l'importance des liens, des personnes qui soutiennent : famille-enfants et petits-enfants (à attention à ne pas leur faire porter ce que nous avons à assumer)-amis

    - la rencontre des personnes qui ont souffert mais font confiance

    - croire en l'homme, croire à l'avenir, qu'il y a une vie, que toutes les petites choses sont importantes

    - la résilience, le lâcher prise

    - l'écoute profonde de ce que l'on est en faisant abstraction du regard des autres, en s'acceptant telle que l'on est, rester ouvert, regarder - je commence à m’aimer

    - s'autoriser à redevenir soi et à reprendre le chemin, se re-personnaliser, se dire qu'on est une belle personne, qu'on est fécond, prendre soin de soi

    - les petits bonheurs

    - il y a dans l’Église ceux qui appliquent la règle et ceux qui permettent autre chose

    - l’Église a été très proche de moi, des gens m'ont vraiment accompagnée

    - le travail, notamment pour celles qui avaient arrêté pour s’occuper des enfants, qui permet de retrouver une joie de vivre, qui donne sens à la vie

    - prendre plus de temps pour soi

    La place de la foi sur ce chemin

    - la foi aide à tenir, même si on se sent coupable

    - la relation personnelle avec Dieu

    - Dieu me déroule tous les jours le tapis rouge

    - importance de la Parole de Dieu, de la prière

    - mes petites étoiles qui continuent de veiller sur moi, mes clins'Dieu

    - la certitude que Dieu veut notre bonheur

    - ce n'est pas parce que je désobéis à l’Église que je désobéis à Dieu

    - la foi aide à choisir la vie, elle est le chemin.

    - La Parole me fait vivre

    - importance du silence, l’intériorité

    - besoin de témoigner de ma foi

    - La foi est la source de la plus grande souffrance supplémentaire car il faut faire le deuil du sacrement

    - il n’y a plus qu’à centrer sa vie sur le Christ

    - après la croix il y a la résurrection sauf que là ça ne dure pas trois jours

    Topo 1

    Le divorce est un choc très violent, un séisme, un tsunami qui touche à l'intime de soi-même.

    On a partagé des choses profondes et ça ne peut plus fonctionner. C'est un événement dans lequel tout en soi est remué, tout est ébranlé.

    Le divorce touche

                - la vie matérielle (travail-logement-enfants-...)

                - l'équilibre psychologique (dépression-doute-dévalorisation-culpabilité)

                - la vie affective (souffrance de ne plus être aimé, de ne plus aimer-solitude)

                - la vie spirituelle (rejet-négation vs redécouverte) l’épreuve du divorce peut être l’occasion d’une redécouverte ou au contraire d’un rejet de l’Eglise

                - la vie relationnelle (Ou sont mes amis ?)

                - la vie familiale (rupture de l'acte fondateur homme/femme)

                - la vie ecclésiale (exclusion, communion)

                - l'avenir.(c’est presque une question de survie)

    Cela remet en cause mes repères, mon estime, ma confiance (en soi-en Dieu-en l'autre-en la vie).

    Il y a des voies de garage, des impasses :

                - nier l'importance du séisme du divorce y compris sur les enfants en voulant se convaincre qu’ils ont en eux de quoi rebondir

                - rejeter toute responsabilité sur l'autre

                - enfouir le mal au fond de soi-même

                - compter sur le temps pour oublier

                - se saouler d'activités pour occuper sa vie (je me cache à moi-même) et se donner l'illusion d'une vie bien pleine.

    Il faut accepter de refaire consciemment le chemin de son malheur, faire la vérité, pour s'en libérer et ouvrir l'avenir.

    Choisir la vie relève d’une décision.

     Deutéronome (30, 15-20)  

    Après 40 années d'errance dans le désert, Moïse s'adresse au peuple juste avant de prendre la décision d'entrer en terre promise.

                - référence à l'arbre de vie (Genèse)

                - Dieu se propose comme passeur mais cela nécessite de l’aimer et de le suivre, de prendre la décision de vivre le passage de la mort à la vie

                - choisir la vie.

    Je me permets de risquer, c'est un pas vers la liberté

    - risquer de partir

    - oser redevenir soi, être une belle personne, choisir un nouveau lieu de vie

    - c'est un pas vers la liberté (survie)

    - c’est faire le pari de la vie

    - tout ne dépend pas de moi mais si quelque chose doit se passer, il y a un risque à évaluer et à prendre (projet de reconstruction familiale-redéfinir le mot "mariage"

    - poser une décision qui a des incidences sur l’organisation de la vie de famille dans un contexte où elle est déjà fragilisée par le divorce

    Je me permets de dire non, c'est être fidèle à ce que je suis

    - c'est dire oui aux valeurs qui tiennent à cœur

    - c'est être fidèle à ce que l'on est : j'ai envie de choisir en lien avec ce que je suis et avec le Seigneur

    - dans le sens d'une affirmation de ce que je veux, je m'encombre moins du regard des autres ; ça permet de relativiser par rapport à la situation (travail, formation, ...)

    - à 62 ans, je veux n'être que moi et choisir ma vie, choisir ce que je veux ; oser dire non, c'est s'affirmer

    - "oui" ou "non", l’important, c’est de "se dire"

    Je me permets de prier, c'est m'écouter au plus profond de moi

    - je prends plus le temps de prier

    - visite de lieux spirituels (Sion)

    Je me permets de pardonner, c'est retrouver la paix

    - d'abord se pardonner à soi-même pour construire ce que je deviens

    - ne pas mettre tout sur le dos des autres

    Je me permets de m'exprimer, cela m'ouvre au dialogue

    Je me permets de m'émouvoir, c'est accepter que je m'habite

    Je me permets de m'occuper de moi, cela m'apprend à m'aimer


     

    Topo 2

    Choisir la vie n'est pas évident, cela passe par le désir de faire la vérité sur son histoire pour s'en libérer car la vérité nous rend libres (cf St Jean).

    On ne peut pas faire ce chemin seul, on a besoin d'un vis-à-vis pour sortir de nous-mêmes et qui sera un miroir et non un juge.

                > C'est le rôle des groupes de parole : ne pas être jugé, être écouté, c'est moi qui vais trouver la parole libératrice à partir de la parole de l'autre, le tout dans une confidentialité absolue.

    En divorçant, on prend une distance avec le Dieu-sécurité, protecteur, mais qui est un Dieu sur mon chemin qui vit ce que je vis, qui a quelque chose à me dire sur ce chemin.

    La grâce des sacrements ne fait pas tout. "La sur-nature ne remplace jamais la nature".

    L'Eglise a un rôle fondamental à jouer auprès des divorcés. Quand un membre du corps souffre, c'est toute l'Eglise qui souffre.

    L’existence dans l’Eglise de groupes de parole est donc fondamentale. Et elle bénéficie dans ce cadre de deux atouts importants : > se réunir en petits groupes.        > utiliser le trésor qu'est la Parole de Dieu.

    Les moments de questionnement spirituel (sens de la vie ?) de la période du divorce doivent être valorisés.

    Faire la démarche de sortir de soi, d’aller vers les autres n’est plus/pas simple. Si besoin, recourir à une aide psychologique.

    Faire le deuil d'un bonheur passe par 7 grandes étapes décrites par le père Monbourquette dans son ouvrage Aimer, perdre et grandir

    1. le choc
    2. le déni
    3. l’expression de ses émotions : colère-culpabilité-tristesse-libération
    4. les tâches liées au deuil : acceptation de la blessure, cicatrisation
    5. la découverte d'un sens à l'événement.
    6. le temps du pardon

     

    Le pardon :       l'accorder - le demander - le recevoir de l'autre

                            c'est mon affaire à moi (le pardon est un choix égoïste : j’ai besoin de me libérer de cette                           histoire)

                            pas à n'importe quel moment (le temps juridique est celui du respect mais pas encore celui du                      pardon)

                            pas de pardon sans vérité

                            une fois que tout est réglé.

    C'est souvent impossible, le Christ nous invite à nous fixer sur le fait de le recevoir.

    Il faut entrer dans le pardon, même par une toute petite porte, à l’instar de la prière du Christ en croix : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font."

    Le pardon est au cœur de Dieu. Sur la croix, Jésus n'a pas pu pardonner, il a demandé à son Père de le faire.

    Le pardon se reçoit comme un cadeau.

    Il est essentiel car Dieu se révèle comme étant la relation.

    Prendre le chemin du pardon, c'est se reformer à l'image de Dieu.

     

    1. héritage et célébration de la fin du deuil – parabole du fils prodigue

    Une nouvelle phase commence. Dieu nous ouvre à la vie.

    A la fin du travail de deuil, on se rend peut être compte qu’on n’a jamais auparavant vécu ou choisi la vie (voie qui nous est désormais ouverte).


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  • 2° intervention du père de Lachaux lors de la journée du 18 octobre 2014 :: Choisis la vie !

    Introduction aux 7 « Je me permets… »

    Nous nous sommes arrêtés ce matin sur ce magnifique appel de Dieu exprimé par Moïse au peuple de Dieu après 40 années de marche errante à travers le désert du Sinaï, et juste avant d’entrer dans la Terre Promise. Cet appel est un appel pressant à choisir la vie !

    Cet après-midi, nous allons nous tourner vers ce choix de la vie, ce vrai choix de la vie.

    Nous aussi, nous en sommes après des années de galère où on a subi, où on s’est laissé gagner par le découragement ou l’envie de mordre, et même quelquefois par la haine… mais on a aussi posé des actes de vie. J’en ai sélectionné 7 :

    ·         Je me permets de dire non…

    ·         Je me permets de m’émouvoir…

    ·         Je me permets de m’exprimer…

    ·         Je me permets de m’occuper de moi…

    ·         Je me permets de pardonner…

    ·         Je me permets de risquer…

    ·         Je me permets de prier…

    Chacun en choisit un. En petits groupes, nous dire :

    Comment nous nous sommes permis cela ?

    Pourquoi je dis que cela a déjà été un choix de vie ?

     

    Choisir la vie, c’est déjà quelque chose qui est en route pour chacun d’entre nous. Nous avons commencé à poser des actes qui le montrent.

    Mais il y a un choix à faire : celui de comprendre ce qui s’est passé et d’accepter la part de soi-même qui est en cause dans cette débâcle. Si je désire vivre, il faut que je sorte de la confusion et que je fasse la part de ce qui est en moi pulsion de mort et choix de vie.

    Souvent, il faudra sortir du  « victimisme » qui est une attitude défensive qui m’empêche de faire la lumière sur moi-même.

    Je vais avoir à prendre un chemin où je vais pouvoir petit à petit faire la vérité sur ces événements  et me libérer de cette histoire qui me tourne dans la tête comme une ronde infernale

    Quelques pistes pour le vivre

    D’abord, je ne peux pas faire ce chemin seul.

    Il me faut un ou des vis-à-vis pour m’aider à me sortir de moi-même

    Cela peut être une personne

    Cela peut être un groupe de parole. Sur ce point, on peut remarquer que les chrétiens ont des atouts puissants. En premier, ils savent se réunir. En second, ils ont un trésor, c’est la Parole de Dieu, une parole qui ouvre à la guérison…

    Pour certains, il y aura la nécessité, pour quelques temps, d’une aide psychologique.

    Pour tous, c’est un moment de grand questionnement spirituel, un moment où l’on se pose la question du sens de la vie, où la foi de son enfance refait surface, où on se surprend à en appeler à Dieu alors qu’on croyait que tout cela était de l’histoire ancienne… mais c’est aussi un moment où on se sent sale, où on arrête de pratiquer, de communier, où on prend de la distance avec le Dieu sécurité qu’on s’était construit. Dieu change de visage ou disparait !

    Mais il est certain que sortir de soi n’est pas simple quand on souffre ; on aurait plutôt envie de se cacher, ou de paraître… cf. témoignage sur Barbara.

    C’est un véritable chemin de libération

    Certains parlent d’un chemin de deuil… car il y a en effet à traverser une perte de quelque chose dans lequel on avait engagé tout son être pour repartir dans la vie. Il s’agit donc de mourir pour renaître. C’est une véritable démarche pascale. (Livre « aimer, perdre, grandir de Jean Monbourquette  aux  éditions Bayard)

    Voici le chemin.

    1° phase – Le choc, le déni.

    Le choc : Cette première étape se caractérise par une sorte de paralysie de l’émotivité et des facultés de perception.

    Le déni : La réalité de la perte est niée : « Il va revenir » - L’hyperactivité – La recherche d’un coupable – L’idéalisation de l’être perdu – La banalisation de l’événement.

    2° phase : l’expression des émotions

    Une émotion, c’est un sentiment irrationnel qui prend en nous le dessus et qui nous submerge… Il peut être très violent ou au contraire très paralysant. Cela peut-être de la colère, de la haine, une envie de vengeance. On peut citer aussi la culpabilité, un état dépressif, la peur, les pleurs, la honte, la lassitude…

    Ces émotions permettent d’exprimer des pulsions très profondes qui ont besoin de s’extérioriser. Elles sont passagères. Si on les refoule, elles se feront sentir d’autres façons. De toutes les façons, il faut qu’elles s’expriment.

    3° phase : la tristesse

    C’est cette souffrance qui est provoquée par une prise de conscience, celle de l’ampleur de la perte, une sorte de déchirure intérieure.

    Plus rien alors n’a d’importance. On a l’impression de mourir de chagrin. Cela s’accompagne souvent d’états dépressifs.

    C’est à partir de là qu’on peut accepter de baisser la garde et commencer à voir sa part dans cet échec.

    4° phase : Le sentiment de libération – le marchandage

    Je peux enfin vivre libre, faire ce que je veux.

    Je n’ai plus à avoir peur…

    Je peux recommencer à vivre, à sortir, à voir des amis, etc.

    Mais  c’est aussi souvent un moment qui s’accompagne d’une certaine culpabilité. On peut être tenté d’opérer un aller et retour incessant entre la séparation et l’attachement.

    Cela aboutit à la pleine conscience de la perte, et son acceptation. On réalise qu’il n’y a pas de retour possible C’est le moment de l’acceptation en profondeur. La cicatrisation va être possible. La personne peut parler de son divorce sans être submergée par l’émotion.

    5° phase : La découverte d’un sens à l’événement.

    C’est d’abord une prise de conscience sur soi-même. Bernadette prend conscience que c’est elle, parce que souvent abandonnée, qui en fait a fait partir son mari. Elle apprend peu à peu à vivre ce vertige et à en faire quelque chose de positif dans sa vie.

    C’est une découverte de soi, de ses capacités, de ses désirs.

    Le divorce et ses conséquences auront approfondi les raisons de vivre. Pour l’un cela peut être une découverte de la foi, pour un autre une volonté de s’engager pour une cause qui est devenue à cette occasion importante, etc. Ce deuil ouvre de nouvelles possibilités positives.

    6° phase : les pardons.

    Accorder son pardon – demander pardon.

    Pour cela, il est utile de procéder à quelques réflexions de base.

    - Le pardon n’est pas d’abord une question d’altruisme ou de rectitude morale, mais un choix d’une nécessité impérieuse pour moi-même : « J’ai besoin de me libérer de cette histoire qui tourne indéfiniment dans ma tête et qui m’enchaine et gangrène mes jours et mes nuits. » Donc le pardon est d’abord mon affaire. Il ne faut pas que j’attende qu’il ou qu’elle reconnaisse ses torts, le mal fait, etc. Il ne faut pas que j’attende que le désir de  pardon soit réciproque…

    - Le pardon ne peut pas être envisagé à n’importe quel moment. Il faut déjà être avancé dans le chemin de deuil. Car il n’y a pas de pardon sans vérité. La période du divorce et des procédures n’est pas propice à cette démarche. C’est la période non du pardon, mais du respect ! Dans ces périodes là ce serait irréel et même nocif…

    - Pardonner est souvent impossible. A vue humaine… il faut que ce soit bien clair. C’est pourquoi le Christ nous invite à une prise de conscience : Plutôt que de nous fixer sur le pardon que nous avons à donner, fixons-nous sur celui que nous avons à recevoir : La paille et la poutre (Mt.7/1-5) – La parabole du débiteur impitoyable (Mt.18/21-35). Nous avons beaucoup plus à nous faire pardonner qu’à pardonner…

    - Regarde Dieu. Le pardon est au cœur de Dieu. La parabole du fils perdu et retrouvé (Luc 15/11ss.)

    - Alors si tu veux prendre un chemin de vie, rentre dans un processus de pardon, même par une toute petite porte : Le confier dans ma prière,  « Père pardonne-leur… » Et le pardon te sera donné un jour comme un cadeau.

    Le pardon est essentiel car nous sommes créés à l’image de Dieu qui se révèle comme « relation ». Toute rupture de relation atteint Dieu dans son essentiel.

    Alors, choisir la vie ?

    C’est à ces moments-là qu’on se rend compte que, dans son existence, on n’a en fait jamais choisi de vivre. On vit sur la lancée… Il faut qu’il y ait une épreuve énorme… la perte d’un enfant, une maladie grave, un divorce, etc. pour être acculé à ce choix. C’est d’ailleurs la même chose qu’on constate souvent au niveau de la foi…

    Personne ne peut faire ce choix à la place d’un autre, même pas Dieu.

    Dans de nombreux passages de l’Evangile, Jésus renvoie chacun à lui-même.

    Par exemple :

    - l’aveugle de Bartimée Luc 16/35-43 – « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » – « Que je voie » – « Retrouve la vue, ta foi t’a sauvé ! »

    - C’est le problème du fils ainé de la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15/11-32) Il n’a en fait aucun désir de vie. Il ne s’est pas construit à partir de ses ressources profondes, mais à partir du modèle de fils ainé idéal qu’il s’est forgé. Au retour du cadet qui a dilapidé l’héritage en toute inconscience et pour lequel le Père fait la fête, tout s’écroule. Et c’est là que la rivalité éclate. Alors le père essaye avec tendresse de le ramener au choix de vie, à son être profond, lui qui n’a jamais osé demander un chevreau… « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi ; et tout ce qui est à moi est à toi » Mais c’est à toi qu’il appartient de choisir la vie, d’entrer dans la communion, le partage…

    Il y a beaucoup d’autres passages d’Evangile dans ce sens : Marthe et Marie, L’infirme de Bethasda etc. Un jour, il faut choisir de vivre !

    Pour Jésus, ce choix ne peut pas attendre. Il est urgent !

    C’est pour cela qu’il guérit, même le jour du sabbat… au risque de sa vie.

    L’infirme de Bethasda, cela fait 38 ans. La femme courbée, ça fait 18 ans, L’aveugle de naissance, c’est depuis toujours. Tous auraient pu attendre encore un jour de plus. Mais pour Jésus, le oui à la vie ne peut pas attendre. Si tu attends les conditions optimum pour te mettre en route, tu pourras attendre longtemps. C’est aujourd’hui et maintenant que tu as à entamer ce chemin pour choisir la vie !


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  • 1° intervention du père de Lachaux lors de la journée du 18 octobre 2014 : Toi qui vis le divorce !

    On m’a dit que les gens divorçaient pour un « oui » ou pour un « non ». Je n’ai jamais constaté cela. C’est plutôt l’inverse ! Personnellement, j’aurais dit cela avant 1990, c’est-à-dire avant que je rencontre vraiment des personnes divorcées.

    Le divorce est un choc très violent, et d’autant plus violent qu’il touche à l’intime. Car dans le mariage, on s’ouvre à son conjoint dans cette zone très intime de nous-même… De plus, cela touche à ce dans quoi, nous avons tout nous-même, notre affectivité, nos projets, notre avenir, notre force créatrice, etc.

    Le divorce est plus ou moins violent selon qu’on a vu venir ou pas…

                                                                          selon qu’on a pris l’initiative ou non

    Ou selon que les choses se passent plus ou moins à l’amiable… ou de   

         façon très conflictuelle.

    De toutes les façons, c’est un séisme, c’est-à-dire que tout en nous est ébranlé (témoignage Edith)

    Cela touche à :

    La vie matérielle d’abord - se loger, trouver un travail. Toutes les dépenses sont multipliées par deux, mais les revenus divisés par deux.

    L’équilibre psychologique - Témoignage Franck n°3.  Souvent cela s’accompagne d’une dépression. « Je ne sais plus où j’en suis… qui je suis… »

    La vie affective – La plus grosse souffrance, c’est la solitude… et puis l’impression de ne plus être « aimable ». En moi, il y a toujours ce désir d’aimer et d’être aimé…

    La vie spirituelle – témoignage de Stéphane.  «  Je ne peux plus prier, je suis vide… » - « Je n’arrive plus à passer la porte d’une église… » « Chaque fois que je vais à la messe, je passe mon temps à pleurer… » - Mais pour d’autres, c’est la résurgence d’une vie spirituelle mise longtemps en léthargie.

    La vie relationnelle – Témoignage Marie n°12. Où sont passés les amis ?

    La vie familiale – Témoignage Joëlle n°10. Le regard de mes parents, de mes enfants. La famille est éclatée. Son cœur qui était la relation d’amour entre un homme et une femme n’existe plus !

    La vie ecclésiale – Couple St Hippo dans la même assemblée. Un sentiment d’exclusion.

    L’avenir – Jeune femme Manrèse 3 ans de mariage. L’avenir est bouché. La vie est finie !

    C’est-à-dire que cela remet en cause mon identité profonde, mes points de repère de la vie, ce qui fait que j’arrive à me situer dans l’existence…

    Et de plus, un ressort essentiel est touché, c’est celui de la confiance. C’est un ressort essentiel, car c’est celui qui permet de vivre, d’entreprendre, de rentrer en relation, d’espérer (témoignage Odile n°14) :

    Confiance en soi (estime de soi)

    Confiance en l’autre

    Confiance en Dieu

    Confiance en la vie

    Confiance en l’avenir ;

    C’est le moteur profond de l’existence qui est atteint.

    Face à cela, il y a des voies de garage, des impasses :

    ·         Le fait de nier l’importance du séisme. « On s’est séparés à l’amiable, il n’y a pas de problème ! » - « Les enfants, pas de problème : ils ont en eux de quoi rebondir… ».

    ·         Le fait de rejeter sur l’autre toute la responsabilité.

    ·         Le fait d’enfouir le mal au fond de soi-même (Cécile)

    ·         Le fait de se saouler d’activités pour occuper sa vie et se donner l’illusion d’une plénitude (Anne Dominique)

    ·         Le fait de compter sur le temps pour oublier. (Anne Catherine  20 ans après)

    En fait, il n’y a qu’un seul chemin pour passer de façon durable cette « mort », ce n’est pas d’oublier, de relativiser, d’enfouir, de remplacer… mais c’est d’accepter de refaire consciemment le chemin de son malheur, c’est-à-dire de regarder en face ce qui s’est passé, de faire la vérité sur cette histoire.

    Et ça, c’est forcément de l’ordre d’une décision, … car c’est la décision de choisir la vie !

    Texte du Deutéronome 30/15-20.

    Je mets devant toi la vie… c’est accepter de passer par cette mort.

    Je mets devant toi la mort… c’est refuser le passage.

    Et pour vivre ce passage, il te propose de t’accrocher à Lui comme à un passeur (cf. Romains 6/1 ss.) à travers trois directions : « aimer le Seigneur ton Dieu » - « marcher dans ses chemins » - « garder ses commandements ».


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